Regarder oeuvrer Sébastien PRESCHOUX c’est accepter d’osciller entre la sérénité d’un ouvrage se laissant construire sans précipitation et la tension d’un geste infiniment précis, gracieusement mesuré, drastiquement régit par un processus de mesures et de comptage. Le travail s’étire dans le temps, rythmé par le geste répété du maniement de la règle puis du compas. Sans impatience, Sébastien PRESCHOUX déroule le mouvement du dessin dans le temps, laisse la matière se déployer dans l’espace.
Cette manière qu’on pourrait penser laborieuse de tracer la ligne, de former la courbe ou de tendre le fil s’éprouve, pour le spectateur attentif au travail en train de se faire, comme un instant d’apaisement. Répétition de gestes délicats, sans à-coup, le temps de création s’apparente ici à une litanie gestuelle douce au regard. En deux dimensions, les dessins de Sébastien PRESCHOUX semblent aminés de vibrations, imputables peut-être aux imperfections inhérentes au caractère faillible de la main.